Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
292
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de cette corde s’éloignent plus ou moins de la position qu’ils avoient, lorsque la corde étoit en repos, suivant qu’ils sont plus ou moins éloignés des points d’attache ; et la corde entière va et revient alternativement, en deçà et au delà de sa première situation, par un mouvement de vibration qui provient de son élasticité.

Les molécules d’air contiguës aux différens points de la corde, prennent des mouvemens semblables à ceux de ces points ; elles vont et reviennent avec eux. Chaque molécule communique du mouvement à celle qui est derrière, celle-ci à une troisième, et ainsi de suite, jusqu’aux molécules qui sont en contact avec le tympan de l’oreille. L’air agit à son tour sur cette membrane, en lui communiquant ses vibrations, qu’elle transmet au nerf auditif, et de là résulte la sensation du son.

344. Supposons maintenant que le corps sonore soit un timbre, comme dans l’expérience que nous avons citée. On peut concevoir ce timbre comme formé d’une infinité d’anneaux superposés, depuis la base jusqu’au point culminant : au moment de la percussion, chaque anneau se comprime de manière à prendre une figure ovale, dont le grand axe est perpendiculaire au sens suivant lequel la percussion s’est faite. Le retour de l’anneau à sa première figure, est suivi d’un nouveau changement de figure, qui produit un ovale en sens contraire du premier ; et les deux changemens se succèdent ainsi, jusqu’à ce que le son s’éteigne avec le mouvement. Les vibrations des différentes molécules qui composent chaque anneau, excitent de même, dans l’air voisin, une petite agitation qui se communique de proche en proche, jusqu’au terme où l’on