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DE PHYSIQUE.

qui traverse le haut du récipient, on appuie sur une détente, qui, en se lâchant, permet au rouage d’agir ; on voit alors, sans rien entendre, le marteau frapper continuellement le timbre.

Hauksbée, pour rendre cette expérience encore plus décisive, plaçoit le timbre dans un premier récipient qui restoit plein d’air, et qui étoit recouvert d’un second récipient tellement disposé, que l’on pouvoit faire le vide entre deux. Quoiqu’il se produisît du son dans le récipient intérieur lorsque le marteau étoit mis en mouvement, le timbre demeuroit également muet pour l’observateur.

341. Il suit de là, que dans un air raréfié jusqu’à un certain degré, tel que celui qui repose sur le sommet des hautes montagnes, le son doit perdre de sa force, et si ce sommet est isolé, l’absence des échos diminuera encore l’intensité du son. C’est ce qu’a observé Saussure, lorsqu’il se trouvoit sur la cime du Mont-Blanc, où, suivant son rapport, un coup de pistolet ne faisoit pas plus de bruit qu’une petite pièce d’artifice n’en fait dans une chambre.

342. On a remarqué d’une autre part, que le son acquéroit de la force à travers un air condensé, et que la densité restant la même, la force du son s’accroissoit aussi lorsqu’on augmentoit, au moyen de la chaleur, le ressort de l’air.

343. C’est donc l’air qui apporte le son à l’organe de l’ouïe. Mais en quoi consiste l’espèce de modification que subit l’air, à l’occasion de la percussion imprimée aux corps sonores ? Prenons pour exemple une corde d’instrument que l’on pince ; à l’instant tous les points

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