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DE PHYSIQUE.

vantage dans des couches d’air dont la densité diminue progressivement, le gaz, moins comprimé, fait effort pour s’étendre, ce qui peut occasionner la rupture du ballon. On prévient cet accident, en adaptant au haut du ballon une soupape, que l’on est le maître d’ouvrir, pour laisser sortir une partie du gaz, lorsque sa dilatation a atteint sa limite. On peut encore modérer la résistance de la soupape, de manière qu’elle soit moindre que celle de l’étoffe ; dans ce cas, la soupape s’ouvrira d’elle-même pour donner une issue au gaz.

Les voyageurs étoient obligés de perdre encore de leur gaz, lorsqu’ils vouloient descendre. On a proposé d’enfermer le ballon dans un autre, occupé par de l’air atmosphérique ; on feroit sortir, à volonté, une portion de cet air, ou l’on en fourniroit de nouveau, au moyen d’un soufflet adapté au ballon extérieur, ce qui donneroit au voyageur la facilité de s’élever ou de descendre, autant de fois qu’il voudroit, en conservant tout son gaz inflammable.

338. L’usage des ballons peut conduire à de nouvelles connoissances intéressantes pour le progrès de la physique. On détermineroit, avec leur secours, à quelle hauteur les vents qui soufflent dans la partie inférieure de l’atmosphère changent de direction, lorsqu’il y a deux courans opposés l’un au-dessus de l’autre ; ces observations seroient surtout importantes dans les contrées où règnent les vents alisés. On iroit puiser de l’air à différentes élévations, ce qui est facile en se servant de vases d’abord remplis d’eau, et que l’on vide en suite, pour y laisser entrer l’air de la région où l’on se trouve. L’analyse feroit connoître le rapport entre

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