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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

C’est en combinant ces principes avec des observations suivies sur l’état de l’atmosphère, que l’on parviendra à lever les nombreuses difficultés que présentent, et la diversité des phénomènes dont la théorie doit embrasser l’ensemble, et celle des causes qui souvent se compliquent dans la production d’un seul phénomène.

De l’origine des Fontaines.

330. L’évaporation a fourni la véritable explication d’un autre fait qui avoit long-temps embarrassé les physiciens. On voyoit les fleuves et les rivières couler continuellement de leurs sources vers la mer, et ces sources ne tarissoient pas. La mer recevoit de toutes parts les tributs de ces différentes eaux, et la mer ne regorgeoit pas. On en avoit conclu qu’il falloit que les eaux retournassent de la mer aux fontaines, et que la nature eût ouvert, entre les unes et les autres, une communication non interrompue. Mais par quel chemin se faisoit ce retour ? Où étoient les conduits qui reportoient les eaux de la mer aux sources des fleuves ? Comment perdoient-elles leur salure dans ce trajet ? C’étoit là le point de la difficulté, et pour la résoudre, on avoit eu recours à différentes hypothèses plus spécieuses que solides.

Les uns, adoptant l’idée de Descartes, croyoient que les eaux de la mer alloient, par des canaux souterrains, se rendre dans de grandes cavernes situées à la base des montagnes ; qu’ensuite, au moyen de la chaleur qui régnoit dans ces souterrains, elles se vapo-