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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

dont elles augmentent le volume. Les grains de grêle sont rarement sphériques ; leur forme présente, pour l’ordinaire, des cavités et des parties anguleuses. Quelques-uns paroissent être un assemblage de plusieurs grains d’un plus petit volume qui se sont groupés pendant leur chute.

328. Un autre phénomène que l’on admireroit s’il étoit moins redoutable, est celui de la trombe. Il provient d’un nuage qui s’offre assez ordinairement sous la forme d’un cône renversé, dont la base adhère à d’autres nuages auxquels le cône est comme suspendu. Lorsque la trombe se forme au-dessus de la mer, l’eau qui lui correspond s’élève en formant un second cône dont l’axe est sur la même direction que celui du cône supérieur. L’eau qui se précipite de toutes les parties de la trombe, et à laquelle se joint quelquefois une grêle abondante, est lancée au loin par les vents impétueux qui se déchaînent à l’entour. Les ravages que produit ce météore sont affreux. Il déracine les arbres les plus forts, et les jette très-loin de l’endroit où ils croissoient. S’il passe au-dessus d’une ville, il renverse les toits, les cheminées, ou même les murs des maisons, et force quelquefois les barres de fer qui portent les girouettes. Les marins, lorsqu’ils aperçoivent une trombe, font tous leurs efforts pour s’en éloigner, dans la crainte que, si elle venoit à tomber sur le vaisseau, elle ne le submergeât à l’instant. Ce météore est beaucoup plus rare sur terre que sur mer ; il se montre assez ordinairement pendant les grandes chaleurs et après un long calme[1].

  1. Encyclop. Méthod., Marine, tome III, 2e. part., p. 791.