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DE PHYSIQUE.

violent sur une montagne au pied de laquelle l’air est tranquille, ou c’est le cas contraire qui a lieu[1].

322. Les accidens qu’occasionne quelquefois la violence des vents, sont compensés bien au delà par les avantages que nous procurent ces courans d’air. Ce sont eux qui, dans les grandes villes, font succéder un air sain à un air vicié par des émanations nuisibles. Ils transportent les nuages destinés à répandre sur la terre les pluies qui la fertilisent : ils sont les véhicules d’une multitude de graines qui, pourvues d’ailes ou d’aigrettes, voltigent de toutes parts pendant l’automne, et entretiennent, entre les différens sols, une circulation de richesses végétales.

323. L’industrie humaine a trouvé dans la force des vents un puissant moteur, dont l’impulsion sur les voiles des navires dirige ces édifices flottans vers les lieux où la nature abonde en productions intéressantes pour le commerce, ou utiles aux progrès de l’histoire naturelle. Avant l’invention de nos moulins, que de bras et d’efforts étoient employés à moudre le grain dont nous tirons notre plus solide nourriture ! L’action du vent y supplée, en s’exerçant sur quatre ailes qui font l’office de léviers, et dont les surfaces, inclinées deux à deux en sens contraire, reçoivent, à l’aide de cette ingénieuse disposition, des mouvemens qui conspirent pour déterminer la rotation de l’axe sur lequel sont fixées les ailes[2].

  1. Deluc, Recherches sur les Modific. de l’Atmosphère, N°. 730.
  2. Soit AB (fig. 31) la projection de la surface antérieure du moulin, mn celle de l’une des ailes que nous supposons être
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