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DE PHYSIQUE.

tibles de former, en s’unissant les uns avec les autres.

307. Arrêtons-nous d’abord un instant sur ce qui étoit connu par rapport à l’évaporation. L’eau qui a subi cet effet n’est plus à l’état de liquidité ; elle a passé à celui de fluide élastique, et se trouve dans le même cas que si elle avoit subi la vaporisation, sous un air assez raréfié pour ne point faire obstacle à l’ébullition. Saussure avoit même reconnu que sa présence augmentoit l’élasticité de l’air, et avoit fait des expériences dont le but étoit d’évaluer l’accroissement d’élasticité qui avoit lieu, par le mélange d’une quantité donnée de vapeurs, à une température donnée[1]. Pour parvenir à cette évaluation, il introduisoit, à plusieurs reprises, un linge mouillé dans une masse d’air déterminée, qu’il avoit préalablement desséchée le plus qu’il étoit possible ; et il observoit que cet air, à mesure qu’il dissolvoit de l’eau, faisoit monter graduellement une colonne de mercure soumise à sa pression. Il avoit trouvé, entre autres résultats, qu’à une température de 15d du thermomètre dit de Réaumur, la quantité de vapeur capable de saturer l’air, faisoit croître l’élasticité de ce fluide, de manière qu’au lieu d’une pression de 27 pouces, à laquelle il faisoit auparavant équilibre, il en soutenoit alors une de 27 pouces 6 lignes. Il concluoit de cette observation, que la vapeur répandue dans l’air soumis à l’expérience étoit un fluide élastique capable de soutenir seul une pression égale à l’accroissement d’élasticité qu’il communiquoit

  1. Essais sur l’Hygrométrie, Nos. 108 et suiv.