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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

manière dont la rosée se précipite de l’air, lorsque la température de ce fluide, peu éloignée, pendant le jour, du degré de saturation, est descendue, pendant la nuit, au-dessous de ce degré. Tout le monde sait que pendant les temps de gelée les vitres des appartemens sont mouillées en dedans. Comme l’air extérieur est alors plus froid que celui du dedans, le calorique renfermé dans la partie de ce dernier, qui est en contact avec les vitres, ayant la facilité de passer à travers leur petite épaisseur, se répand au dehors pour satisfaire sa tendance vers l’équilibre. Il en résulte que l’air intérieur abandonne une partie de l’eau qu’il tenoit en dissolution, et la dépose sur la surface des vitres. C’est le contraire dans le temps de dégel, où la température extérieure est plus haute, ce qui fait dire que l’on a froid dans les appartemens ; l’humidité paroît alors en dehors sur les vitres. On conçoit aussi pourquoi l’haleine des animaux, plus chaude pendant l’hiver, que l’air où elle se répand, devient visible sous la forme d’une vapeur produite par l’eau qu’elle abandonne en se refroidissant. Toute la nature est pleine de ces sortes de faits, dont il sera aisé, au premier coup d’œil, de saisir l’analogie avec les précédens.

306. La manière dont l’eau influe sur l’état de l’air, après que ce fluide l’a enlevée par l’évaporation, avoit déjà fixé l’attention de plusieurs physiciens célèbres. Dalton, au milieu de ses nombreuses recherches sur les gaz et les vapeurs, a entrepris, relativement à ce point de physique, un travail dont les résultats sont d’autant plus intéressans, qu’il les a étendus à la constitution de tous les mixtes que les fluides élastiques sont suscep-