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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

pression à la force élastique du calorique, pour réduire l’eau en vapeur, la seconde, d’un autre côté, par l’affinité qu’il exerce sur ce liquide.

302. L’évaporation est d’autant plus abondante, toutes choses égales d’ailleurs, que l’eau, en se présentant à l’air par une plus grande surface, multiplie davantage ses points de contact avec ce fluide. On profite, dans certains pays, de cette observation, pour extraire plus promptement le sel marin de l’eau qui le tient en dissolution. On fait d’abord tomber cette eau sur des fagots d’épines, où elle se divise en une pluie très-fine, qui offrant à l’air qu’elle traverse la facilité d’agir sur elle par de nombreux contacts, s’évapore en grande partie, de manière que celle qui arrive au fond se trouve très-chargée de sel. Cette eau est ensuite portée dans de grandes chaudières, qu’on expose à l’action du feu pour achever l’évaporation.

303. Les parties situées à la surface de l’eau étant les seules qui soient soumises à l’évaporation, la quantité de celle-ci, dans des vases pleins, dont les orifices sont inégaux, est proportionnelle à la grandeur de ces orifices, pourvu que la chaleur et les autres circonstances soient les mêmes relativement à tous les vases. Musschenbroek a trouvé, il est vrai, qu’à surfaces égales, l’eau renfermée dans un vase plus profond s’évaporoit plus promptement que dans un vase qui avoit moins de profondeur[1]. Mais cette différence provenoit vraisemblablement de ce que parmi les causes des

  1. Additions aux Mémoires de l’Acad. del cimento, t. II, p. 62.