grand gobelet de cristal bien sec par dehors, de l’eau assez froide pour occasionner sur les parois extérieures, refroidies par le voisinage de cette eau, un précipité de celle qui étoit en dissolution dans l’air environnant ; à mesure que la température de l’eau s’élevoit d’un demi-degré, il versoit de cette eau dans un nouveau vase, et observoit le terme où le précipité s’arrêtoit : ce terme indiquoit le degré de saturation de l’air. L’auteur a reconnu, à l’aide de cette expérience, que la direction et la force du vent faisoient varier très sensiblement le degré de saturation, qu’il étoit plus bas par le vent de nord que par celui de nord-ouest, et que dans l’un et l’autre cas, la force du vent contribuoit encore à l’abaisser.
300. Quoique la comparaison faite par Leroi, de la manière dont l’air dissout l’eau avec celle dont l’eau dissout les sels, soit exacte quant au fond, elle ne se soutient cependant pas sous tous les rapports. Il y a cette différence entre les deux phénomènes, qu’un sel qui se dissout dans l’eau passe de l’état de solidité à celui de liquidité, en sorte que sa pesanteur spécifique ne varie pas d’une quantité considérable ; tandis que l’eau, en s’évaporant, passe de l’état de liquidité à celui de fluide élastique, ce qui diminue sa densité dans le rapport de l’unité à plus de mille.
301. Nous sommes maintenant à portée d’établir une comparaison exacte entre la vaporisation et l’évaporation. La première dépend de ce que l’élasticité du calorique, qui agit sur les molécules de l’eau, est assez puissante pour vaincre la pression de l’air. Dans l’évaporation, ce même air qui, d’un côté, s’oppose par sa