Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

vient capable de dissoudre une nouvelle quantité de sel, et abandonne, en se refroidissant, une partie de celui qu’elle avoit dissous ; ainsi, à proportion que l’air s’échauffe ou se refroidit, il lui faut plus ou moins d’eau pour arriver à son point de saturation.

Les expériences qui ont offert au même physicien la preuve de ce principe, sont de celles qui se répètent spontanément tous les jours. Elles avoient été vues mille fois ; mais personne ne les avoit encore regardées.

299. L’auteur exposa sur sa fenêtre une bouteille de verre blanc, exactement bouchée ; la température étoit alors de 20 degrés au-dessus de zéro du thermomètre en 80 parties. Quelque temps après, le thermomètre étant descendu, pendant la nuit, à quinze degrés, Leroi s’aperçut qu’une partie de l’eau contenue dans l’air dont la bouteille étoit remplie, s’étoit déposée en forme de gouttelettes, sur ses parois supérieures qui, étant les plus exposées, ayoient dû se refroidir les premières. Cette espèce de rosée devint beaucoup plus abondante, lorsque le thermomètre fut descendu à six degrés. L’air, en se réchauffant pendant le jour, dissolvoit ensuite l’eau qui s’étoit précipitée pendant la nuit. Cet air représentoit tout le reste de l’atmosphère ; le vase, soumis à l’expérience, ne faisoit que montrer aux yeux ce qui se passoit ailleurs d’une manière insensible. Cette expérience, répétée et variée avec toutes les attentions convenables pour la rendre décisive, a donné constamment des résultats analogues.

Leroi a cherché ensuite le moyen de déterminer le degré de saturation de l’air relatif à un état donné de l’atmosphère. Pour y parvenir, il versoit dans un