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DE PHYSIQUE.

petites lames spirales dont il étoit composé. Selon d’autres, le feu, en dilatant les molécules de l’eau, les rendoit spécifiquement plus légères que l’air, en sorte que leur ascension dans ce fluide n’étoit qu’un phénomène ordinaire d’hydrostatique.

296. Au milieu de ce conflit d’opinions auxquelles nous pourrions encore en ajouter d’autres aussi peu fondées, le vrai mot avoit échappé à Musschenbroek. « L’air et l’eau, dit ce célèbre physicien, s’attirent réciproquement, et sont dissous l’un par l’autre. Aussitôt que les parcelles de l’eau commencent à se séparer, elles sont attirées par l’air, dans lequel elles se dispersent, comme il arrive dans toutes les dissolutions, où il y a de même mélange et dispersion de parties »[1]. Mais Musschenbroek se contente d’indiquer cette cause, et lui fait le tort de lui en associer plusieurs autres.

297. Il étoit réservé à Leroi, de Montpellier, de présenter cette cause dans toute sa généralité, d’en rendre l’existence palpable, de la suivre dans ses différentes modifications, et de montrer ainsi, sous un nouveau jour, la simplicité du tableau de la nature, en faisant rentrer un de ses phénomènes les plus étendus sous la puissance universelle de l’attraction[2].

298. Toute la doctrine de ce physicien se réduit au principe suivant : l’air dissout l’eau, de la même manière et avec les mêmes circonstances que l’eau dissout les sels ; en sorte que comme l’eau en s’échauffant de

  1. Essai de Physique ; Leyde, 1751, tome II, p. 721.
  2. Mélanges de Physique et de Médecine, p. 1 et suiv.
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Tome i.