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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

elles les molécules de chacun de ces corps, dans l’état de liquidité, et qui balançoient diversement la force élastique du calorique, suivant les différentes natures des mêmes corps, sont entièrement détruites, en vertu du passage à l’état de fluidité. Il ne reste donc plus alors que la force élastique du calorique, qui trouvant les molécules de tous les fluides, pour ainsi dire, également disposées à lui obéir, doit déterminer une marche uniforme dans les dilatations qui ont lieu entre les mêmes limites de température.

291. Les recherches que nous venons d’exposer ne donnent le rapport de dilatation que pour les deux limites qui répondent aux extrêmes de la température. Il reste à déterminer avec précision le coëfficient qui représente la dilatation relative à chaque degré du thermomètre. Gay-Lussac a déjà trouvé que ce coëfficient n’étoit pas constant, et il se propose d’entreprendre un nouveau travail, pour connoître la loi de ses variations.

292. Dalton, en continuant ses expériences sur les fluides, est parvenu à un autre résultat non moins remarquable, en ce qu’il ramène aussi à une même échelle la loi que suivent les forces élastiques des divers fluides comparées entre elles, à mesure qu’elles varient avec la température[1]. Voici en quoi consiste ce résultat : si l’on prend pour terme commun la force qui fait équilibre à une pression donnée, telle que la pression moyenne de l’atmosphère, la variation de cette force, entre deux températures déterminées, est la même pour tous les fluides. Ainsi la vapeur aqueuse qui, à une température

  1. Bibliothèque Britan, N°. 160, vol. XX, p. 343 et suiv.