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DE PHYSIQUE.

riatique, le gaz sulfureux et le gaz nitreux. Cette uniformité dans la marche que suivoient les différens gaz en se dilatant, offroit déjà une forte raison d’analogie, pour penser que les vapeurs devoient être soumises à la même loi. Gay-Lussac s’est contenté, à cet égard, d’une seule expérience, qui devoit servir plutôt d’exemple que de preuve. Il a choisi la vapeur de l’éther sulfuré ; et en employant le même procédé que pour les gaz solubles, il a observé que le progrès de la dilatation étoit absolument égal de part et d’autre.

Ces résultats s’accordent avec ceux des expériences que Dalton avoit entreprises, vers le même temps, en Angleterre, relativement au même objet, mais dont le chimiste Français ne pouvoit avoir eu connoissance, lorsqu’il fit part de son travail à l’Institut national des Sciences et Arts. Charles avoit déjà obtenu, il y a environ quinze ans, des résultats semblables pour les gaz insolubles ; mais ses expériences, sur les gaz solubles, lui avoient offert une dilatation particulière à chacun d’eux, et sous ce point de vue, ses résultats différoient beaucoup de ceux de Gay-Lussac.

Ainsi, la dilatabilité des divers gaz et des vapeurs, par l’action de la chaleur, ne dépend en aucune manière de leur nature, mais seulement de leur état élastique. Jamais la physique n’est plus intéressante, que quand l’étude des phénomènes naturels la conduit à ces propriétés qui les généralisent, et nous les montrent tous renfermés dans un seul.

290. On peut rendre raison de cette uniformité de la loi à laquelle sont soumises les dilatations des gaz et des vapeurs, en considérant que les affinités qu’exerçoient entre