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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

vide et celui du ballon contenant un volume d’eau égal à l’espace que l’air a laissé libre en se contractant, donne la mesure de ce volume, après quoi il est facile de déterminer le rapport entre les volumes de l’air dans les deux températures extrêmes.

288. En opérant de cette manière, Gay-Lussac a trouvé que l’air atmosphérique se dilate depuis la température de la glace fondante jusqu’à celle de l’eau bouillante dans le rapport de 100 à 137,50, un peu plus fort que celui de 2 à 3 ; il en résulte que la dilatation, entre les mêmes limites, est de 37,5/100 ou de 80/213,33 du volume primitif. Le gaz hydrogène, le gaz oxygène et le gaz azote soumis aux mêmes expériences, ont donné des résultats absolument semblables.

289. Pour déterminer la dilatation des gaz solubles, Gay-Lussac a eu recours à un moyen aussi simple qu’ingénieux, en prenant pour terme de comparaison la dilatation d’un des gaz insolubles, qui avoient été l’objet des expériences précédentes. Son appareil étoit composé de deux tubes exactement gradués sur leur longueur et plongés verticalement dans un bain de mercure ; l’un contenoit de l’air atmosphérique, et l’autre le gaz qu’on vouloit éprouver, et les deux fluides s’élevoient dans les tubes à la même hauteur. On portoit cet appareil dans une étuve dont on élevoit progressivement la température, et on voyoit les deux gaz monter dans leurs tubes de manière à correspondre toujours très-exactement aux mêmes divisions, ce qui prouvoit l’égalité des dilatations. Les fluides qui ont été l’objet de cette comparaison sont le gaz acide carbonique, le gaz acide mu-