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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

austral, deux courans, l’un supérieur, qui va de l’équateur vers le pôle, l’autre inférieur, qui vient du pôle à l’équateur. Les molécules de ces courans sont sollicitées à la fois par deux forces, dont l’une agit dans la direction même du courant, et l’autre provient du mouvement de rotation de l’atmosphère ; et il est clair que la vitesse produite par ce second mouvement étoit originairement d’autant plus petite dans chaque molécule, que le parallèle dont celle-ci est partie se trouvoit plus éloigné de l’équateur.

Maintenant, si nous considérons une molécule prise dans le courant inférieur, dont la direction tend vers l’équateur, il sera aisé de concevoir que cette molécule arrive à chacun des parallèles situés sur son trajet, avec une vîtesse angulaire[1], moindre que celle du point correspondant pris à la surface de la terre. Les objets terrestres qui se présentent au passage du courant inférieur, doivent donc le frapper avec l’excès de leur vîtesse ; il en sera de même d’un spectateur qui, se croyant immobile, et rapportant l’excès de sa propre vitesse, en sens opposé, au courant qu’il rencontre, recevra l’impression d’un vent qui lui paroîtra venir de l’Est, puisque le mouvement de rotation est dirigé de l’Ouest vers l’Est.

Ce sera le contraire par rapport au courant supérieur qui va vers le pôle. Chacune de ses molécules, ayant

  1. On appelle ainsi la vîtesse d’un corps qui se meut circulairement autour d’un point. Quand la rotation est uniforme, la vitesse est proportionnelle à l’angle que mesure l’arc, décrit par ce corps dans un temps donné.