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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

et avec des baromètres bien construits, offriroit des résultats intéressans pour la topographie des divers pays.

2. Des effets du Calorique sur l’Air.

278. Nous avons maintenant à considérer les phénomènes qui résultent de la force du calorique, soit pour dilater l’air, soit pour augmenter son ressort. Si nous supposons d’abord une masse d’air échauffé, qui ne soit coërcée par aucun obstacle, il est facile de concevoir que cet air, en se dilatant, acquerra une augmentation de volume qui diminuera sa pesanteur spécifique, en sorte que, s’il est environné d’un air plus froid, il s’élevera, et sera aussitôt remplacé par une portion de l’air environnant ; et si la chaleur continue d’agir dans le même espace, il s’établira une espèce de circulation, en vertu de laquelle un air plus dense prendra continuellement la place d’un air raréfié.

279. L’action qu’exerce la chaleur sur l’air des appartemens à cheminée, nous fournit un exemple familier de ce phénomène. Les molécules de cet air, répandues autour du brasier, devenant respectivement plus légères par la raréfaction, une partie s’élève dans le tuyau de la cheminée, et l’autre va gagner le haut de l’appartement ; en même temps un nouvel air arrive par le bas, pour remplacer l’air ascendant, et il en résulte une succession non interrompue de deux courans contraires ; l’un supérieur, qui s’éloigne de la cheminée ; l’autre inférieur, qui se porte vers elle. Les vitesses de ces deux courans diminuent à mesure que les couches se rapprochent d’une certaine hauteur moyenne où l’air est stationnaire. On peut observer les