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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

colonne d’air, de manière qu’en général les couches supérieures sont plus froides que les inférieures. Or, les densités de l’air, qui répondent à des hauteurs verticales en progression arithmétique, ne sont censées être exactement en progression géométrique, qu’autant que la température de l’air est uniforme ; d’où l’on voit que dans le cas ordinaire où elle varie, il est nécessaire de corriger les hauteurs du baromètre. Mais d’une autre part l’inégalité de température influe immédiatement, par un effet thermométrique, sur la colonne même de mercure renfermée dans le baromètre, et y produit une augmentation ou une diminution de longueur, qui est étrangère aux indications de cet instrument, ce qui exige une nouvelle correction.

273. On a imaginé différens moyens de faire disparoître ces anomalies. En procédant par la méthode de Deluc, on supprime d’abord l’effet qui a pour cause l’influence immédiate de la température sur le baromètre, et l’on ramène les indications de cet instrument à ce qu’elles auroient été dans le cas d’une variation due à la seule pression de l’atmosphère. On cherche ensuite le nombre de toises qui donne l’élévation proposée, en partant des hauteurs corrigées du baromètre, puis on applique à ce même nombre la correction relative à l’action variable de la chaleur sur la colonne d’air renfermée entre les deux stations.

Pour déterminer la première correction, Deluc avoit cherché, par l’observation, à quel degré de température la hauteur du baromètre n’exigeroit aucune correction. Ce degré répondoit au dixième au-dessus de zéro, sur le thermomètre en 80 parties. Deluc avoit