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DE PHYSIQUE.

l’eau, au lieu de passer à travers le piston pendant qu’il s’abaisse, est chassée dans un tuyau particulier ; en sorte qu’on a considéré cet effet du piston comme ayant quelque chose de plus marqué, et qui semble caractériser davantage l’action de fouler.

Du Syphon.

266. C’est encore à la pression de l’air que sont dus les effets du syphon, qui sert à transvaser les liqueurs. On appelle ainsi un tube de verre recourbé, dont une des branches est plus longue que l’autre. On tient cet instrument, de manière que la partie recourbée tourne sa convexité vers le haut. On plonge la branche la plus courte dans le vase qui contient la liqueur ; on applique la bouche à l’orifice de la plus longue branche, et l’on suce la liqueur, c’est-à-dire, qu’on enfle la poitrine, de manière à produire une dilatation dans l’air qui occupe l’intérieur du syphon ; la liqueur s’introduit à l’instant dans celui-ci, par la pression de l’air extérieur. Lorsque le syphon est plein, on retire la bouche, et la liqueur continue de s’écouler par la longue branche, jusqu’à ce que le vase soit vide.

On conçoit aisément la raison de cet effet, en considérant que l’air qui répond à l’orifice de la plus longue branche, presse de bas en haut, suivant la loi de tous les fluides, la colonne d’eau contenue dans cette branche, tandis que l’air, qui repose sur la surface du liquide renfermé dans le vase, agit par l’intermède de ce liquide pour presser dans le même sens la colonne qui occupe la branche la plus courte ; et il est clair qu’il n’a besoin de

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