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DE PHYSIQUE.

descendant, resserre le volume de l’air compris entre sa base et la soupape dormante ; et comme le volume de cet air excède le volume primitif d’une quantité égale à celle qui est entrée dans l’espace klzo, il est évident qu’il y a un point où il devient plus dense que dans son premier état, et alors il soulève, par son ressort, la soupape s placée au-dessus du piston, et une partie s’échappe au dehors, jusqu’à ce que le reste ait repris sa densité naturelle. À mesure que les deux mouvemens du piston se répètent, l’eau, continuant de monter, parvient jusqu’au piston, qui, en s’abaissant, la force de passer à travers son ouverture, pour l’élever ensuite avec lui ; et ainsi successivement, jusqu’à ce qu’elle arrive à la hauteur désirée.

La construction de cette espèce de pompe exige des précautions, pour obvier à un inconvénient qui paroît d’abord singulier. C’est qu’il est possible que l’eau, avant de parvenir au piston, s’arrête tout à coup, et refuse de monter davantage, quoique le piston continue ses mouvemens. Pour concevoir cette possibilité, remarquons que le poids de l’eau, à partir du niveau, va toujours en augmentant, à mesure qu’elle monte, tandis que la quantité d’air qui reste entre l’eau et la base du piston, et dont le ressort se déploie pendant que celui-ci s’élève, va au contraire en diminuant. Il en résulte que le rapport entre les deux forces qui réagissent ensemble contre la pression de l’atmosphère varie continuellement ; et ainsi il peut se faire que la somme de ces forces devienne, à un certain terme, capable d’opposer à cette pression une plus grande résistance qu’auparavant. Supposons, par exemple, que l’eau soit arrivée en hr, et imaginons

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Tome i.