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DE PHYSIQUE.

d’air comprimé est réduite à la moitié de la hauteur qu’elle avoit avant qu’on eût introduit le mercure. Or, cette colonne est chargée d’un poids double du premier, puisque l’on a ajouté une pression de 76 centimètres de mercure, à une égale pression exercée par l’air atmosphérique, et qui n’est pas censée avoir diminué ; car on peut négliger la petite différence qui résulte de ce que les 76 centimètres qui terminent inférieurement cette colonne, sont actuellement occupés par le mercure. En général, si l’on prend le rapport entre la première pression due à la colonne de l’atmosphère, et une autre pression quelconque exercée par cette même colonne et par le mercure sur-ajouté, les espaces correspondans, occupés par l’air comprimé, seront entre eux dans le rapport inverse des pressions ; d’où l’on voit que l’air se contracte, ainsi que nous l’avons dit, à proportion des poids qui le compriment. Si l’on retire ensuite du mercure à plusieurs reprises, l’air s’étendra par son ressort, et les espaces qu’il occupera successivement en sens contraire, suivront encore le rapport inverse des pressions.

Cependant, il est vraisemblable que ce rapport n’est sensiblement exact qu’entre certaines limites, même en supposant que l’air soumis à l’expérience soit sec et reste toujours à la même température, comme cela est nécessaire. Nous trouvons dans les auteurs de physique plusieurs résultats d’expériences qui tendroient à prouver que l’on a poussé très-loin la contraction et la dilatation de l’air, par l’augmentation ou la diminution de pression ; mais il ne paroît pas que l’on doive compter beaucoup sur la précision de ces résultats.