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DE PHYSIQUE.

partie une pompe foulante, et le robinet étant ouvert, on injecte une grande quantité d’air dans l’intérieur du vase : cet air, plus léger que l’eau, s’élève au-dessus, et son ressort augmente avec sa densité, à mesure qu’on donne de nouveaux coups de piston. On ferme le robinet, on dévisse la pompe, et on lui substitue une espèce de petit cône creux, ouvert par son sommet, qui est tourné en haut ; dès que l’on ouvre de nouveau le robinet, l’air condensé déployant sa force sur la surface de l’eau, la chasse par le canal plongé dans ce liquide, qu’on voit s’élancer au dehors, sous la forme d’un jet de dix mètres (environ trente pieds) de hauteur, ou davantage.

255. On peut obtenir un effet analogue, par le seul débandement du ressort naturel de l’air, en plaçant sous le récipient de la machine pneumatique un petit vase où tout soit semblable à ce qu’offre la fontaine de compression, au moment où l’on ouvre le robinet pour donner un libre passage à l’eau, excepté que l’air situé au-dessus de ce liquide est dans son état ordinaire. Tandis que l’on fait le vide, l’air renfermé dans le vase, et dont la pression sur l’eau n’est plus balancée parcelle de l’air extérieur, se dilate, et fait naître un jet qui s’élève sous le récipient.

256. Mais l’expérience la plus intéressante qui soit relative à cet objet, est celle de Boyle et de Mariotte, pour faire voir que l’air se resserre, à peu de chose près, dans le rapport des poids dont il est chargé. Ces sortes d’expériences méritent d’être préférées, parce qu’elles ne se bornent pas à prouver l’existence d’un phénomène, mais qu’elles nous font connoître encore com-