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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

parfaitement assorti aux fonctions de l’économie animale. Les détails relatifs à cet objet, ainsi que la manière dont l’air se décompose par la respiration, appartiennent encore à la science qui nous a dévoilé la véritable nature de ce fluide. Nous ne l’envisagerons ici que dans son état ordinaire, et nous ramenerons à quatre points de vue les connoissances que nous avons à développer. Le premier nous offrira les propriétés dont l’air jouit le plus constamment, telles que sa pesanteur et son élasticité ; le second comprendra celles qui résultent de sa dilatation par une surabondance de calorique ; le troisième sera relatif à son union avec l’eau, dont il est le dissolvant ; le dernier aura pour objet ce mouvement particulier de vibration, à l’aide duquel l’air devient le véhicule du son.

1. De la Pesanteur et du Ressort de l’Air.

245. Galilée, dont le nom se présente comme de lui même, toutes les fois qu’il s’agit des premières recherches sur la pesanteur, avoit vérifié celle de l’air, qui étoit niée presque généralement avant lui, quoiqu’elle eût été reconnue par quelques philosophes de l’antiquité. Ce célèbre physicien, ayant injecté de l’air dans un vaisseau de verre, de manière qu’il y restât comprimé, trouva que le vaisseau pesoit davantage que quand l’air y étoit dans son état naturel. Il chercha même, par une autre expérience, la pesanteur de ce fluide comparée à celle de l’eau ; mais il la trouva seulement dans le rapport de l’unité à 400, beaucoup trop foible, comme nous le verrons dans l’instant.