Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
DE PHYSIQUE.

Pour concevoir le jeu de la machine dont il s’agit, supposons que le piston soit descendu au point le plus bas de sa course ; à l’instant la communication s’ouvre entre la chaudière et le fond du cylindre, par un mouvement de côté que fait un cercle nommé régulateur, qui, auparavant, fermoit cette communication ; la vapeur s’introduit en dessous du piston, et le pousse de bas en haut par sa force expansive. Lorsqu’il a fini de monter, le régulateur se remet à sa place et, au moyen d’un robinet qui s’ouvre à l’instant, un jet d’eau froide sort d’un tuyau abouché au cylindre, et va frapper la base inférieure du piston, d’où retombant sous la forme d’une pluie, il condense la vapeur, et en détruit l’effet. Alors l’air atmosphérique, qui agit par sa pression sur la base supérieure du piston, le détermine à descendre ; après quoi l’émission de la vapeur et les autres effets se succèdent de nouveau, de manière à perpétuer les mouvemens alternatifs du piston.

Le haut de la tige du piston est attaché à l’une des extrémités d’un balancier, dont l’extrémité opposée fait mouvoir en sens contraire la tige d’un second piston adapté à une véritable pompe, dans laquelle l’eau s’élève à l’ordinaire.

Cette machine avoit surtout deux inconvéniens dont on ne tarda pas à s’apercevoir : d’une part, l’injection d’eau froide en se faisant dans le cylindre même, en refroidissoit les parois ; d’une autre part, on étoit obligé de tenir la base supérieure du cylindre toujours couverte d’eau, tant pour empêcher le desséchement des cuirs, que pour fermer tout accès à l’air dans la partie inférieure du cylindre où s’introduisoit la vapeur,