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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

tention des constructeurs, et excité entre eux une sorte de rivalité. Nous nous bornerons aux moyens de perfection qui marquent le plus, et nous n’entrerons dans la description des machines, qu’autant qu’elle sera nécessaire pour l’intelligence de l’effet principal.

Tous les mouvemens de la machine à vapeur, tirent leur origine du jeu d’un piston qui s’élève et s’abaisse alternativement dans un tuyau cylindrique, en communication avec une chaudière où la vapeur se forme par l’action du feu que l’on entretient en dessous. La manière dont la vapeur contribue au jeu du piston varie suivant les différentes méthodes ; et notre objet est sur tout de comparer ces méthodes, et de faire voir les nouveaux avantages qu’elles amenoient avec elles à mesure qu’elles se succédoient l’une à l’autre.

240. La première méthode dont le succès se soit annoncé par un empressement général à l’imiter, est celle qu’on attribue communément à un Anglais, nommé Savery, mais dont l’invention est due à deux autres Anglais ; l’un s’appeloit Newcomen, et l’autre Jean Cawley. La machine qui appartient réellement à Savery, avoit beaucoup de rapport avec la fontaine de compression que nous décrirons à l’article de l’Air, et dans laquelle ce fluide condensé exerce sur l’eau une pression qui la détermine à s’élancer par un canal qui lui offre une libre issue : toute la différence consistoit en ce que Savery substituoit la force de la vapeur à celle de l’air comprimé. Savery, en s’associant Newcomen, s’empara de sa découverte, et son ambition éclipsa bientôt l’homme simple et modeste qui bornoit la sienne à bien faire.