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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de métal en forme de poire creuse, dont la queue est un tube étroit. On chauffe le vase pour chasser une grande partie de l’air qu’il renferme, puis on plonge l’orifice du tube dans l’eau, jusqu’à ce que ce liquide, que la pression de l’air environnant introduit dans la capacité du vase, en remplisse la moitié ou au plus les deux tiers. On place ensuite l’éolipile, le fond tourné en bas, sur des charbons ardens, et l’on anime le feu, jusqu’à ce qu’un souffle violent sorte par l’orifice du tube. Enfin, on incline l’éolipile de manière que son tube soit situé verticalement, l’orifice en haut, et l’on continue de le chauffer. Aussitôt la partie de l’eau encore liquide, chassée par la vapeur, s’élance sous la forme d’un jet qui s’élève quelquefois à la hauteur de 8 mètres ou d’environ 25 pieds. Si la liqueur est de l’alkohol, on aura un jet de feu en présentant un flambeau allumé à peu près à un décimètre au-dessus de la naissance du jet.

237. La vapeur de l’eau devient capable de produire des effets beaucoup plus étonnans par sa force expansive. On trouve dans les Mémoires de l’Académie des Sciences pour l’année 1707, des observations communiquées par Vauban, d’où il résulte que 140 livres d’eau convertie en vapeur, produisent une explosion capable de faire sauter une masse de 77 000 livres, tandis que 140 livres de poudre, ne peuvent opérer un semblable effet que sur une masse de 30 000 ; en sorte que la force de l’eau en vapeur, seroit plus que double de celle de la poudre.