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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

en s’accumulant dans la partie supérieure du vase, exerce sur l’eau encore liquide une pression qui, étant parvenue à un certain terme, s’oppose à l’effet de la force élastique du calorique, pour vaporiser de nouvelle eau ; en sorte que le calorique s’accumule à son tour, soit dans le liquide, soit dans la vapeur elle-même, et que la température continue de s’élever bien au delà du terme de 80d.

C’étoit sur ce principe qu’étoit construite la machine si connue sous le nom de marmite de Papin, et dont ce physicien a publié une description à Paris, en 1682, sous le nom de machine propre à amollir les os, pour en faire du bouillon. La chaleur qui se produit dans cette machine est si forte, que l’eau y devient capable, non-seulement de dissoudre des os, d’en extraire la gélatine, mais encore de fondre le plomb, et même le cuivre, ainsi que l’ont observé différens physiciens.

233. Lorsque l’eau vaporisée rencontre les corps voisins dont la température est beaucoup plus basse que la sienne, elle leur cède à l’instant une grande partie du calorique qui la tenoit à l’état de fluide élastique, et reprenant l’état de liquide, elle adhère à la surface de ces corps sous la forme d’une couche d’humidité. De là cette vive impression de chaleur que ressent la main ou toute autre partie du corps qui se trouve exposée subitement à la vapeur de l’eau.

234. L’extinction du feu, produite par l’injection de l’eau sur le corps embrasé, n’est autre chose, dans les idées du vulgaire, que l’effet d’une espèce de lutte entre deux substances ennemies, dont l’une arrête les