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DE PHYSIQUE.

nant, avec la pointe d’un canif, la croûte qui s’est formée à la surface ; on retirera cette croûte couverte en dessous de cristallisations semblables à celles que nous avons décrites. Le bismuth est un des métaux qui se prête le plus facilement à cette observation.

3. De l’Eau à l’état de Vapeur.

229. Nous avons déjà parlé (135) d’un phénomène qui présente comme le dernier résultat de l’accumulation du calorique entre les molécules d’un corps, et qui consiste dans la conversion de ces molécules en fluide élastique. On a distribué ces sortes de fluides en deux classes : l’une comprend ceux qui conservent leur fluidité élastique sous les plus fortes pressions que nous puissions leur faire subir, et à tous les degrés connus de refroidissement : on leur a donné le nom de fluides aériformes, emprunté de celui de l’air atmosphérique, qui semble tenir le premier rang parmi eux. On les a aussi appelés fluides élastiques permanens ou gaz. Dans l’autre classe sont renfermés les fluides élastiques qui perdent facilement leur état par la pression ou par le refroidissement : de ce nombre sont l’eau commune, l’alkohol, l’éther, etc. Ces fluides ont été appelés vapeurs ou fluides élastiques non permanens, et le phénomène qui consiste dans le passage d’un corps de l’état de liquidité à celui de vapeur, prend le nom de vaporisation, lorsqu’il est uniquement dû à l’action du calorique, et celui d’évaporation, lorsque l’air intervient dans sa production, par l’affinité