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INTRODUCTION.

possible, tous les faits particuliers qui en dépendent. Nos premiers pas dans les sciences ont été dirigés vers la recherche des faits. On s’est attaché à les décrire exactement, à les bien vérifier, à les multiplier. Les uns étoient donnés par la simple observation, et s’offroient comme d’eux-mêmes à une attention éclairée ; d’autres étoient des résultats d’expériences faites avec ces soins, cette adresse et cette sagacité qu’exige ce genre de recherches. Tous ces faits, découverts à différentes époques et par différens observateurs, restoient d’abord comme isolés ; quelques-uns même se présentoient sous l’air du paradoxe, et sembloient être en contradiction avec d’autres faits du même genre. Ainsi l’ascension de l’eau dans les corps de pompe, bornée à une hauteur de trente-deux pieds, mettoit en défaut la physique obscure et inintelligible du temps, qui attribuoit cette ascension à une prétendue horreur de la nature pour le vide. Mais enfin paroissoit le génie auquel avoit été réservé l’avantage de rassembler tous ces anneaux épars, et d’en former une chaîne continue qui en montrât la filiation et la dépendance mutuelle.