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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la cause de ces accidens, pour être à portée de les prévenir.

224. L’eau qui tient un sel en dissolution le laisse précipiter lorsqu’elle se convertit en glace. Dans quelques contrées du nord, on profite du froid de l’atmosphère, comme d’un moyen préparatoire, pour extraire le sel des eaux de la mer. On fait entrer une couche d’eau peu épaisse dans des fosses préparées à cet effet. Une partie de cette eau, en se congelant, abandonne les molécules salines, qui se concentrent dans la portion encore fluide, en sorte que celle-ci n’a plus besoin que d’être exposée à une chaleur modérée, pour que son évaporation permette au sel, dont elle est chargée, de se cristalliser.

De la congélation du Mercure.

225. Le mercure est, après l’eau, celui de tous les liquides dont la congélation ait donné lieu aux observations les plus intéressantes. Cette substance, qui paroît jouer un rôle si singulier dans la nature, n’est réellement qu’un métal capable d’entrer en fusion par une température incomparablement moins élevée que celle qu’exigent les métaux ordinaires pour se fondre, ce qui seul indique que le degré de froid nécessaire pour le solidifier, est bien en deçà du zéro de nos thermomètres. Déjà Delisle et Gmelin avoient vu le mercure se congeler naturellement en Sibérie, dans les thermomètres dont ils faisoient usage. Mais ce phénomène étoit resté inconnu, ou avoit été révoqué en doute, lorsqu’au mois de décembre 1759, M. Braun, membre de l’Aca-