Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

riation du mercure paroit moindre qu’elle n’est réellement ; mais cette différence n’influe pas sur les résultats des observations ordinaires, parce qu’on suppose qu’entre les deux termes fixes auxquels se rapporte la construction du thermomètre, les degrés de dilatation ou de contraction du mercure et du verre suivent sensiblement le même rapport.

216. Selon les observations de M. Blagden, la dilatation que subit l’eau, par l’effet du refroidissement, depuis un certain terme, est susceptible de s’accroître encore, lorsque le liquide continue de se refroidir au-dessous du point de la congélation, sans passer à l’état de solidité. Il a paru même à ce savant que l’expansion avoit une marche croissante, en sorte qu’elle étoit beaucoup plus grande vers les derniers degrés du refroidissement qu’elle ne l’avoit été au commencement.

217. Une circonstance remarquable, qui accompagne la formation de la glace, est le dégagement de l’air renfermé dans l’eau. Cet air s’échappe sous la forme de petites bulles qui se réunissent plusieurs ensemble, pour former des bulles plus considérables, dont le diamètre a quelquefois jusqu’à six lignes, ou même un pouce de longueur.

Quelquefois les bulles ont la forme de petits tubes plus ou moins inclinés, par rapport à l’axe du vase où s’opère la congélation : c’est ce qu’on observe en particulier dans l’eau distillée qui passe à l’état de glace.

218. L’augmentation de volume que subit cette glace peut être attribuée, en partie, au dégagement de l’air. Il en seroit ici de l’eau et de l’air, comme de certaines substances qui paroissent se pénétrer en se mê-