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DE PHYSIQUE.

grande à proportion que celle de l’eau. C’est ainsi que le fait a été expliqué par plusieurs physiciens, qui ont pensé que, dans ce cas, l’eau paroissoit seulement acquérir une extension de volume, qui étoit due à l’excès de la contraction du verre sur celle de l’eau elle-même.

Mais les expériences faites par Lefèvre-Gineau, avec le cylindre qui lui a servi à déterminer la nouvelle unité de poids, ne laissent aucun lieu de douter que la dilatation de l’eau ne soit réelle. Ce physicien a pesé le cylindre dont il s’agit, à diverses reprises et avec un soin extrême, tandis que la température de l’eau dans laquelle cet instrument étoit plongé, varioit en se rapprochant du terme de la glace fondante. Il a trouvé que le cylindre commençoit à perdre toujours davantage de son poids, à mesure que l’eau se refroidissoit, et cela jusque vers le quatrième degré au-dessus de zéro du thermomètre centigrade, qui répond à 3d ⅕ sur le thermomètre en 80 parties. Depuis ce terme, la perte de poids diminuoit à mesure que la température approchoit du point de la congélation. Dans le premier cas, la force de l’eau, pour soutenir le cylindre, alloit en croissant ; d’où il suit que ce liquide se contractoit de plus en plus. La même force diminuoit dans le second cas, ce qui indiquoit une dilatation dans le liquide ; et ainsi, le maximum de densité répond à peu près au quatrième degré de chaleur sur le thermomètre centigrade.

215. La marche ordinaire du thermomètre est toujours un peu compliquée du double effet de la température, pour dilater ou resserrer en même temps le liquide et le verre qui le contient ; en sorte que la va-