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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

naître des espèces de vibrations sonores. On voit paroître à l’instant une croûte de glace à l’endroit du vase situé au-dessous de la cire.

213. Pendant que l’eau passe à l’état de glace, son volume subit différentes variations, dont la marche mérite d’être suivie avec attention. Si on expose à la gelée un matras rempli d’eau jusque vers le milieu de sa hauteur, on verra cette eau descendre d’abord à me sure qu’elle se refroidira ; arrivée à un certain terme, elle y restera stationnaire pendant quelques instans, puis elle commencera à monter ; en sorte qu’au moment de sa congélation, elle se trouvera au-dessus de son premier niveau.

On voit par là que le volume de l’eau congelée est plus grand que n’étoit celui de la même eau à l’état de liquide. Il en résulte que la pesanteur spécifique de l’eau diminue par la congélation, ce qui est d’ailleurs prouvé par la propriété qu’ont les glaçons de nager sur l’eau qui les charrie.

214. L’observation que nous venons de citer indiquoit déjà que la dilatation de l’eau, à l’état de glace, n’étoit pas produite tout à coup, et comme par un saut brusque, au moment même de la congélation, mais qu’elle commençoit plutôt ; en sorte que le point de la plus grande contraction étoit à quelques degrés au dessus du zéro du thermomètre.

On pouvoit objecter, cependant, qu’il y avoit ici un effet qui n’étoit qu’apparent, et qui provenoit de ce que le verre se condensant en même temps que l’eau, à mesure qu’il se refroidissoit, éprouvoit, aux approches de la congélation, une contraction qui étoit plus