Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
DE PHYSIQUE.

son nouveau point de congélation, en restant toujours liquide, et il détermine l’abaissement de température qui a lieu dans chaque cas particulier.

210. Pour compléter le tableau de toutes les circonstances relatives à cet objet, nous remarquerons qu’il y a ici deux effets distincts qui dépendent du calorique : d’abord la température du liquide s’abaisse au-dessous de zéro, parce que les corps environnans, qui sont plus froids que l’eau, lui enlèvent le calorique, par leur affinité prépondérante pour ce fluide ; mais dès qu’une fois l’eau est déterminée à se congeler, en vertu d’une cause quelconque, il se fait un dégagement particulier de la quantité de calorique qui doit se développer, pour que la congélation ait lieu.

211. On sait que l’eau congelée absorbe, en se fondant, 60d de chaleur ; car si l’on mêle ensemble un kilogramme d’eau à 60d, et un kilogramme de glace à zéro, toute la chaleur de l’eau sera employée à fondre la glace : par un effet contraire, une masse d’eau qui se congèle développe 60d de chaleur.

D’après cela on peut expliquer pourquoi l’eau, dont la température descend au-dessous de zéro, reste liquide ; car si les circonstances sont telles, que le calorique qui se développeroit par l’effet de la congélation dût mettre beaucoup de lenteur à se communiquer aux corps environnans, il en résultera une cause de retard par rapport à la congélation elle-même, parce que plus la portion de calorique qui, en la supposant développée, tendroit à rester dans la masse est considérable, et plus elle contrarie une des conditions nécessaires à la congélation ; savoir, que la température ne s’élève pas

M *
Tome i.