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DE PHYSIQUE.

de la même force, et cette disposition se communique, de proche en proche, à toutes celles qui faisoient effort pour cristalliser. La présence d’un petit glaçon, que l’on place de même dans une eau qui est déjà au-dessous du degré de la congélation, devient comme le signe de ralliement de toutes les molécules qui ont une tendance prochaine à se réunir.

209. Les deux effets dont nous venons de parler, savoir, l’abaissement de température que l’eau peut subir au-dessous du terme de la congélation, en restant toujours liquide, et le passage subit à l’état solide, en vertu de certaines circonstances, ont été le sujet d’une suite intéressante d’observations faites par M. Blagden, de la Société Royale de Londres[1]. Ce savant a remarqué qu’en général les substances qui altèrent la pureté et la transparence de l’eau, déterminent un moindre abaissement dans la température que ce liquide peut atteindre, sans se congeler, que s’il eût été pur et limpide, Ainsi l’eau distillée étoit celle qui donnoit, à cet égard, comme le maximum d’abaissement de température ; et, de plus, il y avoit cette différence entre l’eau distillée que l’on avoit fait bouillir et celle qui n’avoit point subi l’ébullition, que la première pouvoit être refroidie plus que l’autre sans se congeler. Le terme ordinaire auquel la première parvenoit avant d’entrer en congélation, répondoit à 24 degrés à peu près de Farenheit, ou 4d 5/9 au-dessous de zéro sur le thermomètre divisé en 80 parties ; mais l’eau qui n’avoit point bouilli arrivoit à une température de

  1. Philosophical transactions, vol. LXXXVII, p. 125.