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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’autre, et finiront par s’unir. Dans ce cas, l’intervalle entre les deux globules peut être considéré comme un tube capillaire dans lequel l’eau s’élève à une plus grande hauteur que dans les parties opposées à celles par lesquelles les globules se regardent. Or si, pour aider nos conceptions, nous imaginons, à la place des globules, deux lames de verre plongées dans l’eau, par une de leurs extrémités, et situées parallélement entre elles à une petite distance ; parmi les différentes actions qui se combinent dans ce cas, il y en a une qui dépend de ce que la surface intérieure de chaque lame est attirée dans le sens latéral par la couche d’eau en contact avec elle ; cette couche, à son tour, est de même attirée par celle qui lui est contiguë, et ainsi de suite, de manière que les deux lames sont sollicitées l’une vers l’autre par l’intermède des couches aqueuses qui les séparent ; et le résultat fait voir que cette action l’emporte sur les autres qui tendent à la balancer. À mesure que la distance diminue entre les lames, l’eau s’élève à une plus grande hauteur, et la force qui agit pour rapprocher les lames augmente en même temps que la surface de contact entre le liquide et le verre. On a la limite de l’effet, que nous considérons ici, lorsque l’on presse tellement l’une contre l’autre deux lames de verre, que leur contact immédiat n’est empêché que par une couche d’eau presque infiniment mince qui reste entre elles. Dans cet état elles contractent, l’une pour l’autre, une forte adhérence, qui est due à l’attraction qu’exercent sur elles les molécules de la couche aqueuse qu’elles interceptent.

203. On peut substituer aux globules deux aiguilles