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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

composées de globules métalliques, rangés à la file les uns des autres. Dans ce cas, on se contente de détacher les feuillets, et l’on a un petit tableau qui est tout entier l’ouvrage de la nature.

199. C’est encore à des actions du genre de celles qui produisent les phénomènes des tubes capillaires, que l’on doit attribuer les mouvemens à l’aide desquels deux petits corps qui flottent sur un liquide, à une petite distance l’un de l’autre, s’approchent jusqu’au contact, ou se fuient, suivant les circonstances. Ces corps étant de ceux qui sont à l’état de solidité, ne peuvent exercer l’un sur l’autre aucune attraction ou répulsion sensible ; et ce qui se passe dans les actions dont il s’agit ici, est uniquement dû à l’action des molécules du liquide en contact avec ces mêmes corps.

200. Si aucun des deux corps n’est susceptible d’être mouillé par le liquide ; si ce sont, par exemple, deux globules de cire qui flottent sur l’eau, et que la distance qui les sépare soit assez petite, on les verra s’approcher et se réunir. Pour en entrevoir la raison, on peut observer que, dans ce cas, la surface bd (fig. 24, Pl. IV) du liquide commence à s’infléchir en partant d’un point d ou g situé à une certaine distance de celui où se fait l’immersion du globule a ; en sorte qu’elle forme en cet endroit une courbe, dont la convexité est tournée vers le haut. La même chose a lieu par rapport au globule c, qui flotte sur le même liquide. Tant que les deux globules sont à une distance respective assez grande, pour qu’une partie de la surface intermédiaire du liquide, telle que db, conserve son niveau, les pressions latérales que ce liquide exerce de part et d’autre