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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

fet principal, ou le degré d’humidité de l’air, d’avec l’effet accessoire produit par la chaleur.

181. Deluc, qui s’est occupé du même objet, a suivi une méthode différente. Ce physicien emploie, pour la construction de ses hygromètres, une bandelette très mince de baleine, qui fait le même office que le cheveu dans l’hygromètre de Saussure. Il maintient cette baleine tendue au moyen d’un ressort, dont il préfère l’action à celle d’un poids ; il détermine le degré d’humidité extrême, en plongeant la bandelette de baleine tout à fait dans l’eau ; et pour fixer la limite opposée, qui est celle de l’extrême sécheresse, il se sert de chaux calcinée, qu’il renferme avec l’hygromètre sous une cloche de verre. Le choix de cette substance est fondé sur ce que la calcination l’ayant amenée au plus haut degré de sécheresse, si on la laisse ensuite refroidir, jusqu’au point de pouvoir être placée, sans inconvénient, sous la cloche de verre destinée à l’expérience, elle se trouvera encore sensiblement dans le même état de sécheresse, parce qu’elle est très-lente à reprendre de l’humidité ; et ainsi, toute sa faculté absorbante sera employée à dessécher peu à peu l’air renfermé sous le récipient, et à faire passer l’hygromètre lui-même à un état qui se rapprochera le plus qu’il est possible de l’extrême sécheresse.

182. L’hygromètre a été long-temps négligé dans les observations météorologiques ; il est nécessaire de l’associer au thermomètre et au baromètre, pour être en état de débrouiller la complication des différentes causes qui influent sur les variations de l’atmosphère ; et ce n’est qu’à l’aide d’une longue suite d’observations,