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DE PHYSIQUE.

même physicien se sert d’un récipient chaud et bien desséché, sous lequel il renferme l’hygromètre, avec un morceau de tôle pareillement échauffé et couvert d’alkali fixe. Ce sel, en exerçant sa faculté absorbante sur ce qui reste d’humidité dans l’air environnant, détermine le cheveu à se raccourcir jusqu’à ce qu’il ait atteint le dernier terme de sa contraction.

L’échelle de l’instrument est divisée en cent degrés. Le zéro indique le terme de l’extrême sécheresse, et le nombre cent, celui de l’humidité extrême. L’inventeur a senti les avantages de la division décimale, pour la facilité des calculs, et n’a pas balancé à l’adopter.

Les effets de l’humidité et de la sécheresse sur le cheveu, sont modifiés par ceux de la chaleur, qui agit sur lui, tantôt dans le même sens, et tantôt en sens contraire ; en sorte que si l’on suppose, par exemple, que l’air s’échauffe autour de l’hygromètre, d’une part, cet air, dont la faculté dissolvante à l’égard de l’eau sera augmentée, ainsi que nous l’exposerons dans la suite, enlèvera au cheveu une portion de l’eau dont celui-ci étoit imbibé, ce qui tendra à raccourcir le cheveu ; tandis que d’une autre part la chaleur, en le pénétrant, agira, quoique beaucoup plus foiblement, pour l’allonger ; et ainsi l’effet total se trouvera compliqué de deux effets partiels et contraires, l’un hygrométrique, et l’autre pyrométrique. Dans les observations qui exigent une certaine précision, il est donc nécessaire de consulter le thermomètre en même temps que l’hygromètre ; et en conséquence l’inventeur a construit, d’après l’observation, une table de correction qui mettra les physiciens à portée de démêler toujours l’ef-

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Tome i.