Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
144
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

d’un petit cylindre mobile, qui porte à l’une de ses extrémités une aiguille légère. Le cheveu est bandé par un contre-poids de 16 centigrammes, ou d’environ trois grains, suspendu à une soie déliée, qui est roulée en sens contraire autour du même cylindre. À mesure que le cheveu s’allonge ou se raccourcit, il fait tourner le cylindre dans un sens ou dans l’autre, et, par une suite nécessaire, la petite aiguille, dont les mouvemens se mesurent sur la circonférence d’un cercle gradué, autour duquel l’aiguille fait sa révolution comme dans les cadrans ordinaires. De cette manière, une variation très-petite dans la longueur du cheveu, devient sensible, par le mouvement beaucoup plus considérable qu’elle occasionne dans l’extrémité de l’aiguille ; et l’on conçoit aisément qu’à des degrés égaux d’allongement ou de raccourcissement dans le cheveu, répondent des arcs égaux parcourus par l’aiguille.

Pour donner à l’échelle une base qui puisse mettre en rapport tous les hygromètres construits d’après les mêmes principes, Saussure prend deux termes fixes, dont l’un est l’extrême de l’humidité, et l’autre celui de la sécheresse : il détermine le premier, en plaçant l’hygromètre sous un récipient de verre, dont il a mouillé, exactement, avec de l’eau, toute la surface intérieure ; l’air, en se saturant de cette eau, agit par son humidité sur le cheveu, pour l’allonger. On humecte de nouveau l’intérieur du récipient, autant de fois qu’il est nécessaire ; et l’on reconnoit que le terme de l’humidité extrême est arrivé, lorsque, par un séjour plus long sous le récipient, le cheveu cesse de s’étendre.

Pour obtenir le terme de l’extrême sécheresse, le

même