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DE PHYSIQUE.

momètre, en offrant une suite d’observations exactes, et qui fussent comparables dans les différens hygromètres.

Le célèbre Saussure, à qui nous devons un ouvrage très-estimé sur l’hygrométrie, est parvenu à remplir cet objet, par un procédé dont nous allons donner une idée.

La pièce principale de cet hygromètre est un cheveu, auquel Saussure fait d’abord subir une préparation, dont le but est de le dépouiller d’une espèce d’onctuosité qui lui est naturelle, et qui le garantiroit, jusqu’à un certain point, de l’action de l’humidité. Cette préparation se fait en même temps sur un certain nombre de cheveux formant une touffe, dont l’épaisseur ne doit pas excéder celle d’une plume à écrire, et renfermés dans une toile fine qui leur sert d’étui. On plonge les cheveux ainsi enveloppés dans un matras à long col, rempli d’eau, qui tient en dissolution à peu près un centième de son poids de sulfate de soude, et l’on fait bouillir cette eau pendant trente minutes ; on passe ensuite à deux reprises les cheveux dans l’eau pure, pendant qu’elle est aussi en ébullition ; on les retire de leur enveloppe, et on les sépare, puis on les suspend pour les faire sécher à l’air, après quoi il ne reste plus qu’à faire un choix de ceux qui étant plus nets, plus doux, plus brillans et plus transparens, méritent d’être employés de préférence.

On sait que l’humidité allonge le cheveu, et que le desséchement le raccourcit. Pour rendre l’un et l’autre effet plus sensibles, Saussure attache un des deux bouts du cheveu à un point fixe, et l’autre à la circonférence