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DE PHYSIQUE.

tive se trouvera seulement égale à celle des corps qui agissoient plus foiblement sur le même liquide, il s’établira entre tous ces corps une espèce d’équilibre, en sorte qu’à ce terme l’imbibition s’arrêtera.

On voit qu’il y a ici une parité entre la manière dont les corps enlèvent le calorique, et celle dont ils s’imbibent d’eau ; que la principale condition qui détermine l’équilibre est la même de part et d’autre, et qu’elle dépend des différentes capacités des corps pour le fluide qui échauffe ou pour celui qui mouille.

Que l’on mette en contact deux corps humectés, dont les affinités pour l’eau ne soient pas en équilibre ; celui dont l’affinité sera plus foible cédera de son fluide à l’autre, jusqu’à ce que l’équilibre s’établisse ; et c’est dans cette disposition d’un corps à mouiller un autre corps qui le touche, que consiste proprement ce qu’on appelle humidité.

177. L’air est celui de tous les corps dont nous ayons le plus d’intérêt de connoître les différens degrés d’humidité, et c’est aussi vers les moyens propres à nous procurer cette connoissance, que les physiciens ont dirigé principalement leurs recherches ; de là les diverses espèces d’instrumens que l’on a imaginés pour mesurer l’humidité de l’air.

178. On connoît une multitude de corps dans lesquels l’humidité, à mesure qu’elle augmente ou diminue, occasionne divers degrés de dilatation ou de contraction, suivant que le corps se prête à l’un ou à l’autre de ces effets, à raison de son organisation, de son tissu, ou de la disposition des fibres dont il est l’assemblage.