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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

une substance simple ; et, sous ce rapport, les anciens philosophes en faisoient un des quatre élémens qui donnoient naissance à tous les corps de la nature ; savoir, la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Cette opinion, quoique éloignée de la vérité, avoit cela de séduisant, qu’elle faisoit concourir à la formation de tous les autres êtres, ceux qui existent le plus généralement dans l’univers, qui occupant comme autant de domaines distincts, l’un dans les espaces célestes, les trois derniers dans la région qu’habite l’homme, sont néanmoins toujours en commerce les uns avec les autres et avec le reste de la nature, qui enfin sembloient seuls être fixes et inaltérables, au milieu des alternatives qui faisoient varier sans cesse la scène des animaux, des plantes et des minéraux.

La chimie moderne a substitué, à ces systèmes nés de considérations abstraites, des théories fondées sur des faits ; et parmi ces derniers, un des plus remarquables est la décomposition en oxygène et en hydrogène de ce même liquide que l’on avoit rangé parmi les substances élémentaires. Nous nous bornons encore ici à indiquer ce résultat, dont le détail n’entre pas dans notre plan.

173. L’eau de pluie est celle qui approche le plus de l’état de pureté. Chaptal a observé que celle qui accompagne les orages est plus mélangée que celle d’une pluie douce, et que cette dernière devient plus pure à proportion de sa durée[1]. L’eau qui baigne la

  1. Élémens de Chimie, 3e. édit., t. i, p. 139.