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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Il est aisé de voir maintenant que les deux limites étant les mêmes dans différens thermomètres construits d’après ces principes, et les degrés de l’échelle, dans tous ces thermomètres, étant des parties proportionnelles à la distance entre les deux limites, les indications données par les mouvemens de la liqueur se rapporteront entre elles, quelle que soit d’ailleurs la distance dont il s’agit. La graduation deviendra ainsi comme une langue de commerce entre tous les thermomètres ; en sorte que si deux de ces instrumens placés, l’un à Paris, l’autre à Amsterdam, indiquent le même degré, on sera sûr que la température est la même dans les deux endroits, et que s’ils marquent différens degrés, chacun d’eux parlera précisément comme auroit fait l’autre dans la même position.

164. Le choix de la liqueur est une circonstance importante, soit pour donner à chaque thermomètre une marche plus conforme à celle de la température, soit pour mettre les différens thermomètres plus exactement d’accord entre eux. Pendant long-temps on a employé l’alkohol ; mais en supposant que l’on pût par venir, par un procédé semblable à celui de Réaumur, à mettre toujours ce liquide dans un état où sa dilatation extrême conservât le même rapport avec celle qui répondroit à zéro, il resteroit un inconvénient auquel on n’a pas fait d’abord assez d’attention, et qui consiste en ce que les dilatations progressives de la liqueur marquent des degrés sensiblement inégaux par des variations égales de température. Les expériences de Deluc ont servi en même temps à prouver cette inégalité, et à mettre en évidence l’avantage qu’a le mercure, d’être