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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

à ce terme celui de la glace fondante, qui est pour le moins aussi fixe.

Réaumur se servoit d’eau commune pour graduer son thermomètre. Il remplissoit d’abord de cette eau la boule et une partie du tube, et s’arrangeoit de manière, que la quantité d’eau employée fût mille fois aussi grande que celle qui pouvoit être contenue dans une très-petite mesure prise pour unité. Ayant marqué zéro à l’endroit où l’eau s’étoit arrêtée, il se disposoit à tracer les degrés, en commençant par ceux de condensation. Dans cette vue, il faisoit d’abord sortir du tube une telle quantité d’eau, qu’elle pût remplir exactement une mesure qui contenoit un certain nombre de fois l’unité. Supposons que cette mesure fût de 25 unités ; il devoit y avoir, dans ce cas, 25 degrés de condensation sur le thermomètre. Il se servoit de la mesure élémentaire pour obtenir ces degrés, en sorte que chaque élévation de l’eau, dans l’intérieur du tube, produite par le versement d’une mesure élémentaire, déterminoit la mesure d’un degré. Dans cette seconde opération, Réaumur substituoit le mercure à l’eau, parce qu’il ne s’attache point au verre, et qu’il en résulte une plus grande précision. Le mercure, en tombant au fond de la boule, faisoit monter d’autant le liquide contenu dans le tube. À l’aide du même procédé, Réaumur poussoit la graduation jusqu’à 80d au-dessus de zéro. Il préféroit de graduer ainsi le tube, en y faisant entrer successivement des quantités égales de liquide, plutôt que de continuer la division, d’après la grandeur connue d’un seul degré, pour n’avoir rien à craindre des