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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’extrémité opposée. On le plongeoit, par cette même extrémité, dans une liqueur colorée ; puis, en appliquant la main sur la boule, pour échauffer et dilater l’air intérieur, on déterminoit une portion de cet air à s’échapper à travers la liqueur ; en sorte que, quand on retiroit ensuite la main, l’air qui restoit, venant à se condenser par le refroidissement, permettoit à la liqueur de s’introduire jusqu’à une certaine hauteur par la pression de l’air extérieur. L’instrument se trouvoit alors en état de servir, et c’étoit la dilatation de l’air intérieur, ou sa contraction, en vertu des variations de la température, qui, en faisant descendre la liqueur suspendue dans le tube, ou en la laissant remonter, indiquoit ces mêmes variations. Mais il est aisé de sentir que cet instrument, dont la marche étoit compliquée à la fois des effets du thermomètre et de ceux du baromètre, ne pouvoit donner que des indications équivoques.

161. Bientôt les physiciens s’occupèrent de perfectionner cette première ébauche, et d’amener l’instrument à n’être plus qu’un simple thermomètre. Tel étoit celui qu’on a nommé thermomètre de Florence, et qui consiste dans un tube de verre, terminé de même par une boule, mais que l’on scelloit hermétiquement par le haut, après l’avoir rempli d’une liqueur colorée jusque vers le milieu de sa hauteur.

On appliquoit ensuite ce tube sur une planche graduée, et l’on jugeoit de la dilatation ou de la contraction de la liqueur par le nombre des degrés parcourus. Mais comme tout étoit arbitraire, et dans la construction de l’instrument, et dans les divisions de l’échelle,