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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

double du résultat ; et pour évaluer la dilatation de tout le volume, on triple le même résultat ; par exemple, si l’on a une masse de fer qui se soit dilatée, en passant d’une température de 10d du thermomètre dit de Réaumur à celle de 15d, ce qui fait 5 degrés d’élévation pour la température, on multiplie par 5 la fraction 1/75 000, qui exprime le rapport de dilatation du fer ; et en triplant le résultat, on a 15/75 000 ou 1/3 000, ce qui fait connoître que le corps s’est dilaté d’une quantité égale à 1/3 000 de son volume. Les géomètres verront aisément que cette méthode se réduit à considérer le corps comme un parallélipipède, dont la solidité seroit le produit des trois dimensions de ce corps, et à chercher ensuite l’accroissement de cette solidité, en faisant varier chaque dimension d’après la loi donnée de la dilatation, et en rejetant du résultat les quantités affectées des puissances qui passent le premier degré. L’erreur produite par cette omission est censée nulle par rapport à ce genre de résultats. On suppose, dans ces évaluations, que les degrés de dilatation suivent sensiblement les variations de la température ; supposition permise dans le cas présent, parce que les corps que l’on considère ont une température modérée, et sont encore loin de la fusion, où l’action du calorique acquiert une si grande prépondérance sur l’affinité, que la dilatation prend une marche beaucoup plus rapide que celle de la température.

154. Sgravesande a imaginé l’expérience suivante pour prouver la dilatabilité des métaux par la chaleur. Il se servoit d’une lame de cuivre évidée en forme d’anneau, et d’un globe du même métal, dont le dia-