Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 1.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
118
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la capacité de chaleur, suivant cette hypothèse, devoit croître elle-même de plus en plus ; et l’on a été jusqu’à en conclure que le vide, quoiqu’il ne fût qu’un simple espace, avoit une capacité de chaleur plus grande que celle d’un égal volume d’air, quelque dilaté que fût ce fluide ; c’est-à-dire, que le vide donnoit le maximum de ce genre de variations.

150. Ce qui précède peut servir à rendre raison de plusieurs effets très-connus.

Par exemple, si l’on enveloppe d’un linge fin la boule du thermomètre, et qu’on humecte ce linge avec de l’éther, en agitant le thermomètre dans l’air, pour renouveler les points de contact et faciliter l’évaporation, qui n’est autre chose, ainsi que nous le verrons dans la suite, qu’une espèce de raréfaction, on parviendra à faire descendre très-sensiblement la liqueur du thermomètre ; de là encore la sensation de froid que l’on éprouve pendant l’évaporation d’une goutte de liqueur spiritueuse que l’on a versée sur la main. Il sera de même facile d’expliquer un fait, qui présente une espèce de paradoxe, et qui a lieu, lorsqu’aux premiers rayons du soleil, c’est-à-dire, à la renaissance de la chaleur, le thermomètre baisse pendant un instant. Cet effet provient de ce que la petite quantité de rosée dont le thermomètre est humecté, venant à s’évaporer, par l’action du soleil, le thermomètre lui cède une portion de son calorique. On sait, d’une autre part, que quand on bat une barre de fer chaud, chaque coup de marteau, en rapprochant les molécules, fait sortir des jets de calorique rayonnant, qui deviennent sensibles par l’impression de chaleur qu’ils excitent tout à l’entour.