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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

146. Il sembloit que ce fut le dernier effort de l’art pour augmenter l’intensité de l’action du calorique. La chimie moderne a été encore plus loin, en substituant au feu céleste un feu ordinaire, auquel on fournit l’air vital, son aliment, dans l’état de pureté ; au moyen de la flamme, animée par un courant de ce gaz, on a volatilisé les métaux plus promptement et plus facilement qu’au foyer de la lentille ; et quelques-uns, tels que le cuivre, qui s’étoient seulement oxydés par ce dernier moyen, ont été volatilisés en entier. Plusieurs pierres très-réfractaires ont été fondues, d’autres ont subi seulement un premier degré de ramollissement, et de ce nombre, sont le quartz pur et une partie des pierres gemmes.

147. Mais ces limites sont encore très-éloignées de celles qu’il faudroit que les forces de la nature ou de l’art fussent capables d’atteindre, pour que les trois degrés de solidité, de liquidité ou de fluidité élastique pussent être réalisés relativement à chaque substance ; en sorte que plusieurs corps, dans l’ordre actuel des choses, peuvent être considérés, les uns, comme étant à l’état de permanence, les autres, comme étant tout au plus susceptibles de passer à l’un des états voisins de celui dans lequel ils existent habituellement. Ainsi, nous ne pouvons pas présumer que l’on voie jamais le quartz se volatiliser, ou l’alkohol et l’éther se congeler ; et l’air atmosphérique est pour nous placé, sans retour, dans la classe des fluides élastiques et invisibles.

148. Un autre fait qui est lié avec ceux que nous avons exposés, c’est que tout corps qui se dilate,