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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

elles, et qui, suivant qu’elles dominent tour à tour, déterminent tous les passages entre l’état d’un corps dont toutes les molécules forment une masse solide et compacte, et l’état du même corps, atténué au point de devenir impalpable et de disparoître à nos yeux.

143. Ce point de vue peut servir encore à présenter, sous un nouveau jour, la théorie du calorique, en ce qu’il met en regard des phénomènes que le commun des hommes ne rapproche pas, et que l’on a même distingués par le langage : telle est, par exemple, d’une part, la conversion du fer solide en fer liquide, par l’action du feu, ou son retour au premier état, par le refroidissement ; et d’une autre part, la fonte de l’eau glacée, ou le passage de l’eau liquide à l’état de glace. Ces phénomènes ne diffèrent que par les circonstances et par le plus ou moins de calorique employé à les produire ; en sorte qu’il est vrai de dire que la liquéfaction du fer, par la chaleur, est le dégel du fer, et que son retour à l’état de consistance, par le refroidissement, est la congélation du fer. Le physicien s’accoutume ainsi à considérer sous un même aspect, et à rapprocher dans ses conceptions, des effets, dont l’un est l’image fidèle de l’autre.

144. Les résultats de l’action du calorique pour balancer l’affinité des molécules d’un corps solide, au point d’amener d’abord le passage à l’état de liquide, et d’entraîner enfin avec lui les molécules sous la forme de vapeurs, sont limités par l’observation à un certain nombre de substances. Mais ils ont reçu de la théorie une